Qu’est-ce que la phytoépuration
L’engouement pour l’assainissement écologique a suscité un intérêt pour une petite merveille de la nature, la phytoépuration. En tant qu’adepte de cette pratique, partager mes connaissances et mon avis sur ce qui peut être une véritable révolution écologique me touche particulièrement.
La phytoépuration, appelée également filtration naturelle, est une technique qui utilise des plantes pour éliminer ou réduire les polluants présents dans l’eau. Grâce à leur incroyable faculté à absorber, transformer et assimiler les substances contaminantes, ces végétaux offrent une véritable alternative verte pour un traitement naturel des eaux. Dans ce processus, les plantes filtrent et absorbent les contaminants par le biais de leurs racines, agissant à la manière d’un système de filtration naturel.
Les plantes à utiliser pour la phytoépuration
Lorsqu’il est question de phytoépuration, toutes les plantes ne sont pas égales. En effet, certaines espèces sont plus performantes pour absorber les contaminants de l’eau que d’autres.
Triez ce tableau selon vos recherches !
Plantes | Valeur épuratrice sur 100 | Densité au m² | Floraison | Hauteur |
---|---|---|---|---|
Hippuris vulgaris | 85 | 5 à 6 plants | juin et juillet | 20cm |
Ranunculus flammula | 80 | 7 à 8 plants | juin à septembre | 30cm |
Sagittaria latifolia | 80 | 5 à 6 plants | été | 60cm |
Glyceria maxima ‘Variegata’ | 75 | 4 à 5 plants | été | 80cm |
Mentha aquatica | 75 | 4 à 5 plants | juillet à octobre | 50cm |
Menyanthes trifoliata | 75 | 3 à 4 plants | avril à juin | 20cm |
Oenanthe fistulosa | 70 | 4 à 5 plants | été | 30cm |
Phalaris arundinacea cv. Picta | 70 | 3 à 4 plants | à partir de juin | 1m |
Phragmites australis | 70 | 2 à 3 plants | juillet à septembre | 1,50 à 2m |
Phragmites australis ‘Variegata’ | 70 | 2 à 3 plants | été et en automne | 1,50 à 2m |
Saururus cernuus | 70 | 4 à 5 plants | juillet à septembre | 50cm |
Typha angustifolia | 70 | 2 à 3 plants | Août à Octobre | 1,50 à 2m |
Typha latifolia | 70 | 3 à 4 plants | juin à août | 1,50 à 2m |
Typha latifolia ‘Variegata’ | 70 | 3 à 4 plants | Juillet à Octobre; | 1,50 à 2m |
Veronica beccabunga | 70 | 3 à 4 plants | mai à septembre | 5cm |
Iris pseudacorus | 50 | 5 à 6 plants | mai à juillet | 80cm |
Iris laevigata‘Rose Queen’ | 50 | 5 à 6 plants | mai - juin à juillet | 60cm |
Iris versicolor | 50 | 5 à 6 plants | mai à début juillet | 60cm |
Schoenoplectus lacustris | 50 | 4 à 5 plants | mai à août | 1,50 à 2m |
Critères importants d’une plante filtrante efficace
Parmi les critères essentiels à prendre en compte pour choisir la plante la plus efficace, il y a naturellement son pouvoir épuratif. Certaines espèces dotées d’une grande capacité de filtration sont particulièrement recommandées, comme le roseau commun, le jonc ou le massette.
D’autres, comme le papyrus et l’iris d’eau, sont connus pour leur grande sensibilité à la pollution. Laissant ainsi rapidement transparaître des signes de mal-être en présence de contaminants.
La structure racinaire et foliaire de la plante est un critère déterminant. Certains végétaux développent de vastes systèmes racinaires permettant une épuration plus intensive et une meilleure résistance aux variations de charges polluantes.
Il faut également prendre en compte leur capacité d’immersion et leur aptitude à se développer dans des environnements saturés en eau. De plus, leur facilité de culture, leur adaptabilité au climat local et au type de sol seront des critères déterminants.
Comment obtenir une épuration efficace
Mon conseil : une bonne stratégie pour assurer une phytoépuration efficace consiste à associer différents types de plantes. En effet, certaines plantes se distinguent par leur capacité à assurer une filtration verticale des eaux, comme le roseau ou le jonc, qui par leur croissance permettent de guider l’eau vers les profondeurs du sol.
D’autres, en revanche, se distinguent par leur capacité à assurer une filtration horizontale des eaux par l’extension de leur réseau racinaire en surface.
Les différents types d’assainissement écologique par les plantes
La nature est surprenante et tellement richement diversifiée, qu’il existe plusieurs façons d’utiliser la phytoépuration. Commençons par jeter un coup d’œil à certains de ces types et comment ils peuvent être intégrés à notre quotidien.
Assainissement Non Collectif par phytoépuration
Pour aucun surtout les propriétaires d’une maison individuelle, la phytoépuration en Assainissement Non Collectif représente un choix pertinent. Plus qu’un simple avantage financier sur le long terme avec l’absence de vidanges fréquentes et d’entretien coûteux, ce système d’assainissement naturel s’intègre parfaitement dans un environnement paysager. On note également une diminution des émissions de gaz à effet de serre et une contribution tangible au maintien et à la préservation de la biodiversité.
Assainissement Semi Collectif par phytoépuration
Pour les collectivités, les centres d’hébergement comme les hôtels ou les campings et même les lieux de loisirs, pourquoi ne pas envisager la phytoépuration ? Économique, durable et responsable, cette solution limite également les odeurs désagréables, un atout majeur dans ces zones très fréquentées.
Traitement des effluents non domestiques par phytoépuration
Évoquons ici les champs d’application industriels et agricoles. La phytoépuration peut être utilisée pour traiter les effluents non domestiques, ce qui permet de limiter le rejet de substances nocives dans le milieu naturel, voire éliminer totalement le rejet en recirculant l’eau épurée. Entre autres, les exploitations agricoles pourraient grandement bénéficier de ces techniques vertes.
Traitement des eaux pluviales et de ruissellement par phytoépuration
Ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Pourquoi ne pas envisager la phytoépuration pour le traitement des eaux pluviales et de ruissellement ? Imaginez un bassin de rétention d’eau transformé en jardin aquatique. Vous purifiez alors les eaux de pluie avant de les renvoyer dans le milieu naturel. Une manière élégante de respecter la nature.
Comment entretenir ces plantes
S’occuper de ces plantes se révèle être un véritable bonheur. La principale action à prévoir est un nettoyage régulier des bacs d’épuration, idéalement une fois par an. Le secret est de ne pas se laisser déborder par la vigueur des plantes, pour éviter la création de ‘bouchons racinaires’ qui ralentiraient le processus d’épuration.
La taille est un autre point essentiel de l’entretien de ces espèces. Généralement, une taille à 20 cm, effectuée au taille-haie, est conseillée. Prenez soin d’éliminer avec précaution les parties mortes de chaque plante durant les mois de novembre et février.
À travers ces précieuses astuces, vous pourrez utiliser l’impressionnante capacité des plantes pour la phytoépuration. Alors, prêts à donner le pouvoir à la nature ?